Patrimoine naturel

2 hectares d'espaces verts au cœur de Marseille
Partie intégrante de l'histoire du monument aux côté de son architecture et de sa mémoire, le patrimoine naturel du fort Saint-Nicolas désigne ses jardins, l'éperon rocheux sur lequel il a été construit et la faune qui l'habite. Avec la volonté de restaurer le site de manière vertueuse et en accord avec les principes régénératifs, la Citadelle de Marseille a pris le parti d'apporter aux écosystèmes naturels du fort, la même attention que celle portée au bâti et aux personnes.
Patrimoine naturel 2
© Jean-Charles Verchère

Ses espaces verts, installés sur les façades nord et ouest, au flan de l’éperon rocheux, n’ont jamais été aménagés car ils devaient remplir leur usage de glacis militaires, c'est-à dire un talus ralentissant l'attaque ennemie. Leur végétation basse a ainsi été laissée en friche, favorisant le maintien d’une biodiversité type des massifs des calanques, à laquelle se sont associés des intrants venant des plantes d’agrément du voisinage. Transformés et dégradés par l'action de l'homme, les sols du site en particulier, sont touchés par une pollution aux métaux lourd issue de la pratique militaire (bombardement, entreposage d'armements et stationnement de véhicules).

Ainsi, depuis 2022 la Citadelle de Marseille travaille aux côtés du Laboratoire Population Environnement Développement de l'université Aix-Marseille et l'écologue Isabelle Lafont-Schwobb, sur l'implémentation de solutions fondées sur la nature pour la gestion de la pollution et la régénération des sols : la bioremédiation.

Le patrimoine naturel est également un axe de création et de recherche, invitant les artistes en résidence à partager les enjeux et les outils de la recherche en ingénierie écologique. 

L'aménagement paysager des jardins nord

La Citadelle de Marseille a pensé l'aménagement des jardins nord, qui font partie d'une Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine (AVAP), en tenant compte des nombreux impératifs de préservation qui lui incombent : 

  • Respecter la lecture du monument historique et donc sélectionner des plants dont la taille soit compatible avec les espaces aménagés.
  • Utiliser des plants compatibles avec la transition climatique.
  • Sélectionner des plants dont les fonctionnalités permettent de gérer la pollution des sols en milieu urbain.
  • Assurer un aménagement compatible avec la présence du public et ses usages.
  • Transmettre à tous les usagers du site le soin de la préservation et de la restauration.

Cet aménagement diffère des aménagements que l'on peut retrouver classiquement dans des monuments classés par cette approche revendiquée de prise en compte du sol au même titre que le bâti.

Aux côtés des différents acteurs, ateliers de production et laboratoires de recherche présents sur le site, l’artiste Louise Nicollon des Abbayes a été invitée à transposer les modes d’investigations scientifiques, anthropologiques et plastiques associés à une pratique personnelle de la céramique, expérimentée notamment sur la matérialité des paysages industriels marseillais, pour les ouvrir à la singularité du site. Elle a ainsi fabriqué une maquette en céramique du site et de sa mémoire, à la manière d’une table d’orientation. Elle fera l’objet d’une installation dans les jardins de la Citadelle. 

Bioremédiation

Ensemble de solutions consistant en l'utilisation de micro-organismes, champignon ou plantes pour retourner d'un environnement altéré par les contaminants à leur état naturel, sain biologiquement.