Patrimoine Mémoriel

Si le fort Saint-Nicolas est avant tout connu pour sa position de fortification dressée contre les habitants et de symbole du pouvoir central, il est également présent dans la mémoire de nombreu·ses marseillais·es pour bien d'autres raisons. Avant tout construit pour y loger les garnisons, de nombreux soldats, puis civils y ont séjourné. Ainsi, de sa construction en 1660 jusqu'aux chantiers d'insertion par la restauration de l'association ACTA VISTA à partir de 2002, des milliers de personnes l'ont parcouru, y ont travaillé, ont été logés, enfermés, jugés, trahis, ont surveillé, défendu, pillé, expérimenté, tué, ont célébré, restauré, commémoré : ont composé l'histoire plurielle d'un monument incontournable de l'histoire de la ville.

En parallèle de l'histoire des pierres et de la construction, témoins des évolutions techniques de l'architecture et de l'artillerie tout autant que des usages, le patrimoine mémoriel témoigne des trajectoires de cell·eux qui l'ont traversé et permettent d'envisager le fort Saint-Nicolas, non plus seulement comme une fortification ou une caserne, mais aussi comme un lieu de vie, d'enfermement, de recherche ou encore d'espionnage. Ce patrimoine mémoriel à la fois porté par des experts, amateurs éclairés et témoignages archivés, est pour ce qui concerne le XXe et XXIe siècle, principalement détenu par les descendants de détenus, d'anciens soldats, salariés ou scientifiques et fait l'objet d'une collecte de mémoire.

L'écriture et la valorisation participative de ce patrimoine mémoriel font partie du projet scientifique et culturel de la Citadelle de Marseille.

La collecte de mémoire

Tout aussi attentive à l'histoire architecturale qu'à la mémoire des hommes et des femmes qui ont traversé le fort Saint-Nicolas, la Citadelle de Marseille a entamé depuis 2023 un processus de collecte de mémoire accompagné par l'écrivaine Valérie Manteau. 

Ce processus s'inscrit dans les axes de création des résidences d'artistes et dans le projet d'ouverture d'un centre historique d'interprétation sur site.

Afin de contribuer à l'écriture et l'interprétation partagée de l'histoire de Marseille par ses habitants, la collecte de mémoire s'adresse à tous·tes les marseillais·es ayant un lien de près ou de loin avec le fort Saint-Nicolas, sans hiérarchie d'importance : anciens détenus et leur famille, militaires, agents d'entretien, livreurs, médecins, scouts, pour n'en citer que quelques-uns. Elle s'inscrit dans le projet scientifique et culturel du site et l'ambition affirmée d'écrire l'histoire du fort avec celle·ux qui l'ont vécu où qui en portent la mémoire.

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